L'actualité à la lueur du Midrash

Le Midrash semble anticiper l'actualité. Il raconte comment Esaü (l'Occident) pousse Yshmaël (les Arabes) à tuer Jacob (Israël) en méditant de tuer ensuite Yishmaël pour rester seul héritier d'Abraham….

Par Monique Schönberg

Interpellée par les évènements et surtout par la scandaleuse désinformation qui nous assaille et qui permet peu à peu aux rêveurs inconditionnels, parmi nous, d'être obligés de se frotter les yeux pour s'obliger à voir la triste vérité en face. Arrêtons de rêver à une paix chimérique qui n'est qu'un appel à un suicide lent de notre peuple, vociféré par nos pires ennemis avec une sournoise complicité de l'Occident, dit civilisé, enveloppé de son manteau d'hypocrisie. Il faut tendre vers la paix et y rêver bien sûr, mais la vraie paix qui nous est annoncée par les prophètes et non sa caricature immonde qui ne vise en réalité qu'à notre destruction à petit feu, par étapes.
Ces huit derniers mois nous ont permis de lever le voile sur les intentions profondes de nos " chers " voisins appelant à la sinistre " paix des braves ".
Il m'a paru intéressant de vous rapporter les propos du midrash concernant les subtils conflits de la famille d'Abraham.

Avant-propos

Mais avant de vous les divulguer, il est impératif de poser les postulats suivants pour éviter tout malaise et toute ambiguité.
Quand on cite les Patriarches, leur environnement proche et les péripéties qui ont entouré leur vie, il s'agit non seulement de personnages qui ont réellement existé et qui ont vécu ce que le texte nous décrit, mais de prototypes d'une histoire future de l'humanité qui gravite autour du peuple central qu'ils ont engendré, descendant de Jacob-Israël, les Juifs, ainsi que des descendants d'Esaü (l'Occident) et d'Yshmaël, fils d'Hagar (les Arabes) dont les histoires sont liées entre elles.
Et le Talmud de dire : " Maassé Avot siman la banim " : les actes des pères (patriarches) sont un signe pour les fils - ou en d'autres termes : ce qui est vécu à l'échelle individuelle par les Patriarches et leurs familles le sera plus tard à l'échelle collective, dans la confrontation entre les peuples qu'ils engendrent. L'analyse du comportement de ces individus se reproduira à l'échelle globale des peuples qui sortiront d'eux. Mais à titre individuel, il est évident qu'il existe des gens admirables chez tous les peuples de la terre et des gens fort peu fréquentables, pour ne pas dire mieux, chez tous les peuples du monde, Israël y compris.
Un Midrash nous raconte que D. a proposé la Thora à tous les peuples du monde avant de la proposer aux Hébreux, chacun a refusé, considérant qu'elle était en inadéquation avec son génie propre, après s'être instruit du contenu. Israël fut le seul à ne pas se soucier du contenu pour donner son approbation, unanimement (en présence même de toutes les âmes en devenir d'incarnation au fil des générations).
Et nos sages de rajouter : à titre individuel, si on avait demandé personnellement à des citoyens des diverses nations d'accepter la Thora, certains auraient de toute évidence acquiescé.
Lors de réincarnations ultérieures de leurs âmes, ces gens se convertiront au Judaïsme.
Dernier préambule : quand on décrit les Hébreux, qui deviendront les Juifs, en les définissant comme tous Justes : Koulam Kadoshim ", (dans l'introduction au " Traité des Pères " tiré du Traité " Sanhedrin " (p.90, folio A) (1). Comme l'expliquait le Maharal de Prague et admirablement formulé par le Rav Askénazi zal - : on décrit les Juifs au niveau de " l'être ", de leur essence ; c'est à dire de leur adéquation au projet divin et leur volonté, au plus profond d'eux-mêmes, de le réaliser ; mais cette affirmation ne définit pas leurs actes qui, eux peuvent être bons ou mauvais, comme c'est le cas pour tout être humain.
Ces principes, une fois énoncés, je peux enfin vous raconter les péripéties suivantes qui éclairent et complètent le texte biblique de la Genèse, qui les sous-entend implicitement.

Jacob et Esaü

Si nous analysons le débur de la péricope " Toledot " (ch.25 v.22), on nous apprend la perplexité de Rivka, Rebecca, la femme d'Isaac, en pleine grossesse, qui ressent des coups dans son ventre, anormaux par leur intensité.
Elle va consulter les sages de l'époque, bous dit le Midrash, Shem, fils de Noé et Ever, son arrière petit-fils, porteurs de la tradition qui remonte à Adam. Ces derniers lui apprennent qu'elle porte des faux jumeaux, qui donneront naissance à deux peuples caractérisés par leur antagonisme jusqu'à la fin de l'histoire (2). Déjà à l'état fœtal, ils se disputent et Esav, Esaü, tient Jacob au talon, pour l'empêcher de sortir de la matrice maternelle et ainsi apparaît comme étant l'aîné, alors qu'en réalité Jacob devait sortir le 1er.
Esav essaie de le tuer et Jacob tente de fuir. Ainsi s'exprimait un des Midrashim pour expliquer l'inquiétude qui saisit cette future mère ! (3) D'autres textes métaphoriques donnent des éclairages un peu différents, mais insistent sur les différences, à la fois physiques et comportementales, des deux enfants, au niveau prénatal, à la naissance et par la suite. Les années passent et tout le temps de la vieillesse d'Abraham, Esaü n'attire pas encore grandement l'attention de ceux qui l'observent. Mais le grand-père meurt et Isaac porte le deuil de son père.
Un épisode étrange suit : Esaü rentre " fatigué " ! De quoi !? Il voit son frère en train de préparer un plat de lentilles, repas de deuil (la forme des lentilles rappelant le cycle de la vie). Il le supplie de le lui donner, Jacob lui propose alors le troc bizarre suivant : le plat de lentilles contre le droit d'aînesse ! Esaü affamé, émerge d'une situation peu reluisante : ce même jour, il avait commis un meurtre, un vol et violé une jeune fiancée (4).
Ce droit d'aînesse l'intéresse fort peu si ce n'est plus tard pour recevoir les bénédictions paternelles. Pour lui, la vie s'arrête avec la mort physique et la jouissance de ce monde-ci quel qu'en soient les détours les plus pervers ! Le plus fort impose sa puissance.
D. fait partir Abraham vers sa dernière demeure, même plus tôt que prévu, pour ne pas assombrir sa vieillesse paisible par l'immoralité de son petit-fils.
Je pourrais m'arrêter sur chaque détail relaté pae le midrash mais la place, qui m'est impartie dans cet article, est limitée….
Les années passent. Jacob étudie et Esaü mène sa vie ; épousant des femmes idolâtres, ce qui attriste fort ses parents, et Isaac, sentant sa vie s'approcher de son terme, appelle son aîné " officiel " pour lui préparer un mets qu'il aime (5). Rivka entend la conversation et connaissant prophétiquement la vraie nature de son aîné, son hypocrisie et sa violence, utilise le subterfuge que l'on sait pour que Jacob apporte le mets désiré par son père. Ce dernier reçoit les bénédictions prévues pour l'aîné, qu'il est en réalité (voir plus haut).
La providence divine a ainsi remis les chose à leur place réelle. Mais Esaü rentre, fou de rage et de douleur, constatant, à ses propres yeux, avoir été berné. Il recevra des bénédictions mais pas celles qu'il pensait recevoir. Il a berné son père. Il est berné.
Se lève en lui alors une colère sourde, une envie de meurtre à l'encontre de son frère et il cherche vainement comment s'en débarrasser ! Rivka, consciente du danger, provoqué par elle, qui guette Jacob, amène son mari à une décision commune des deux parents : éloigner leur fils, le temps que les esprits se calment.
Jacob part, plein de cadeaux pour son oncle, chez qui il doit se rendre, Laban.
Il est poursuivi par Eliphaz, fils d'Esaü, qui étudiait la Thora (5) chez Abraham et avec Jacob, avec pour mission de faire disparaître Jacob.
Eliphaz ne se résoud pas à le tuer, mais lui prend tous les biens qu'il avait emportés (6)

La machination

Mais, revenons en arrière, toujours à la lueur du midrash, et voici que nous découvrons une machination diabolique qu'échaffaude Esaü, malade de haine et du sentiment de vengeance.
On nous précise dans le récit, qui suit les bénédictions accordées à Jacob par son père, (ch.27, v.41, Genèse, Beréshit " Vayomer Essav belibo, yikrevou yemé evel avi veahargo et Yaakov Aakhi " : Esaü s'est dit en lui-même : les jours de deuil pour mon Père approchent, je tuerai Jacob, mon frère ".
Nos sages se posent la question suivante : pourquoi le texte n'a-t-il pas dit : " Isaac est arrivé à la fin de sa vie " mais " les jours de deuil pour mon Père approcheront " ?
C'est alors qu'on nous décrit le scénario suivant : Esaü décide d'aller chez Yishmaël pour épouser une de ses filles, plus agréée par ses parents que des femmes cananéennes, qui offraient leurs cultes idôlatres sous le nez d'Isaac et de Rivka, les affligeant profondément. Soit disant pour essayer d'apaiser l'indisposition de son père devant cette situation intolérable pour lui, il décide d'épouser la fille de son " demi-oncle ", mais en fait, il vient chez Yshmaël pour réveiller sa rancœur vis à vis d'Isaac, car Yshmaël comme Esaü se sentent des aînés bafoués dans leur droit à l'héritage abrahamique. Yonathan ben Ouziel (un des targounim sur le 1er verset du ch. 22 de la Genèse, qui relate la ligature d'Isaac, dernière des dix épreuves infligées à son père) nous cite la dispute entre les deux demi-frères pour l'héritage paternel à venir, objet de l'alliance entre D. et Abraham (ch. 15 : Beréshit) : à savoir la terre d'Israël. Quelle contemporanéité ! Le litige entre les Arabes et Israël reste le même : l'usurpation d'identité. D. avait portant bien précisé que l'alliance ne passerait pas par Yshmaël mais par Isaac (voir Genèse ch. 17, v. 18-19) et que Yshmaël aurait d'autres bénédictions divines.
Mais revenons au plan machiavélique d'Esaü !
Il vient donc pour raison, officiellement matrimoniale, chez Yshmaël et s'apprête à dire après son mariage : Rappelles-toi ce que ton frère a fait, venges-toi car tu as été renvoyé et ainsi privé de l'héritage paternel. Moi je ne peux pas tuer mon frère tant que mon père vit, (en effet le seul comportement positif d'Esaü était d'honorer son Père et ne pas vouloir apparemment le peiner), ni tuer mon Père pour pouvoir me débarrasser de mon frère. En effet, de tels actes sont interdits même à l'intérieur du code des 7 lois noahides. Quand tu auras tué Isaac et moi Yaacov, nous nous partagerons l'héritage de mon frère et de mon Père ".
Donc Yshmaël est utilisé pour abréger les jours d'Isaac.
Ceci est ce qu'Esaü prévoit de dire à Yshmaël.
Mais le midrash continue et nous dévoile la pensée profonde encore plus macabre.
Esaü va donc chez son oncle pour l'amener à commettre son acte fraticide et prévoit en tant que " Goël hadam " (7) de venger son père en tuant à son tour Yshmaël ainsi que tous les siens, candidats à l'héritage, puis de tuer son frère qui lui aurait volé l'accès à son héritage par le vol des bénédictions et le troc du droit d'aînesse, et ainsi Esaü se retrouverait jéritier unique de la lignée d'Yshmaël et ce qu'il lui revient, ainsi que de l'héritage d'Isaac.
Mais fort heureusement, concluent nos sages, la providence divine veille sur son peuple, à l'état embryonnaire, et met un terme au délire et aux funestes projets de ce fils pervers.
Yshmaël va mourir entre les fiançailles et le mariage d'Esaü et de Basmat sa fille. Quant à Yaacov, il quitte Israël, provisoirement, pour aller chez Laban, frère de sa mère, également pour y trouver femme, comme on avait procédé pour son père… (8)

Amalek

Il importe également de préciser un autre aspect de la généalogie d'Esaü. Son fils Eliphaz, qu'il a eu d'une femme Hittite, donc cananéenne, cité plus haut, à son tour, en plus de ses femmes légitimes, a des relations avec une femme qui devient sa concubine. Timna, sœur d'un prince sans couronne, et qui voulut se convertir du temps d'Abraham ; celui-ci avait refusé car ses motivations posaient problème et encore pour d'autres raisons. (9)
A l'image d'Agar, fille du Pharaon de l'époque d'Abraham, Timna a jugé qu'il valait mieux être concubine à l'intérieur de la famille d'Abraham que princesse chez un autre peuple. (10) Ne pouvant épouser Yaacov, elle va dans la famille d'Esaü et accepte d'être la concubine de son fils. De cette union naîtra Amalek. Amalek méritera une autre très longue étude, car il est imbriqué dans la famille d'Esaü et devient le fer de lance d'une haine sans fin pour Israël jusqu'à l'époque messianique qui verra son anéantissement total. L'arrogance l'anime et une force particulière héritée de son appartenance seconde à la famille d'Abraham ; étincelle de sainteté qu'il transforme en mal absolu pour détruire Israël, malgré les conseils d'Eliphaz lui expliquant qu'il peut jouir indirectement des bénédictions divines octroyées aux patriarches à condition de respecter Israël et non de le détruire.
En effet le salut d'Israël entraînera le salut des peuples qui l'honoreront. Mais Amalek, essentiellement, s'oppose à une telle vision des choses.
Et comme nous avons vu, à travers cette étude, Esaü et Yshmaël ne sont pas de reste. Esaü désire utiliser Yshmaël pour faire ce qu'il ne veut pas accomplir directement.
L'Occident, Edom, deuxième nom d'Esaü (voir Genèse ch. 36 v.1) a tenté durant deux mille ans d'être le Nouvel Israël " Verus Israël ". Malgré les horreurs perpétrées, il n'est pas arivé à ses fins. Sa haine d'Israël prend le visage de la mosernité, l'antisionisme, sous couvert d'humanisme pour protéger le " nouvel opprimé ", inondant, dans sa composante Amalek, de sa lecture abjecte les cerveaux d'Yshmaël. Toute la littérature antisémite et nazie traduite en arabe, alimente la haine d'Yshmaël refusant d'asmettre le retour d'Israël sur sa terre. La collusion d'Esaü et d'Yshmaël nourrissent guerre médiatique et guerre réelle, réveillant l'antisémitisme latent, lui redonnant ses lettres de noblesse, après sa retraite honteuse aux lendemains de la Shoah.
Le vrai problème du conflit moyen-oriental montre son vrai jour, non pas de savoir si un territoire de plus ou de moins, arraché à Israël, amènera la paix ou non. La paix, telle qu'on nous la propose, est celle des cimetières, comme martyrs, comme héros, comme ce à quoi ont voulu nous réduire les nazis, l'image emblématique d'Amalek, ce même Amalek qui se drape maintenant sous les oripeaux des discours haineux dans des mosquées appelant aux meurtres de tous les juifs, falsifiant l'histoire pour justifier leurs crimes. Les juifs n'empoisonnent plus les puits comme au Moyen-Age, mais " donnent des bonbons empoisonnés aux Palestiniens et sèment le sida en zone palestinienne ". Les deniers de l'Europe servent à alimenter les manuels scolaires de ces pauvres Palestiniens, victimes de leurs chefs, à qui on lave le cerveau. L'enseignement de Goebbels " plus le mensonge est gros, mieux il passe ", porte ses fruits et sert d'exemple ; la désinformation nous est livrée en pâture, journellement, et pourrit les esprits, venin subtil, avec la bénédiction des gouvernements.
Prions là encore pour que la providence divine déjoue les plans diaboliques que nous concoctent nos pires ennemis.

Monique Schönberg

d'après LE LIEN

(1) La Guemarah cite le verset 21 du ch. 60 d'Isaïe
(2) Le temps de l'histoire, selon la perspective juive, commence avec les descendants, en particulier de Shem, troisième fils d'Adam et d'Eve et se termine avec l'arrivée du Messie, de la descendance davidique.
(3) Bereshit raba : ch.63 § 6 - Bereshit raba : ch 63 § 12.
(4) D'autres midrashim nous racontent que les patriarches et les matriarches observaient la Thora, transmise depuis Adam, par la lignée de Shem, fils de Noé. Cette Thora fut donnée ensuite en tant que Loi aux Hébreux, devenus un peuple, au mont Sinaï.
(5) Le contenu des bénédictions a une connotation prophétique. La prophétie est toujours captée dans la joie et non la tristesse.
(6) Un texte talmudique nous dit " Ani, nikhshav ke met " : le pauvre est assimilé au mort, dans la mesure où l'un comme l'autre, n'ont plus de poids dans la société.
(7) Mot à mot, le vengeur de sang. Moïse avait prévu, lors de l'installation des Hébreux en Israël d'instituer des villes de refuge pour des meurtriers accidentels, ayant agi sans préméditation, afin d'être protégés d'un acte de vengeance opéré par un membre de la famille de la victime, le " vengeur de sang ".
(8) Bereshit raba : ch 67 § 8.
(9) Traité Sanhédrin : page 99, folio b (voir notes du Rav Steizals).
(10) Bereshit raba : ch 82 § 14. Josué 20, 2à5.