Les élections
législatives en Israël
par Yossi COHEN
Le 28 janvier, 4, 800 000 citoyens
israéliens ont été appelés aux urnes
pour élire les 120 députés de la XVIème
Knesset dans un vote unique, proportionnel et avec un seul bulletin.
Les résultats n'ont pas été d'une grande
surprise puisque les derniers sondages ont prévu des chiffres
sensiblement similaires. Selon le dépouillement, n'ont
encore définitifs, la répartition des mandats serait
la suivante (entre parenthèse le nombre des sièges
dans la précédente Knesset) : Le Likoud - 38 (21),
Le Parti travailliste (Avoda) - 19 (25), Shinouï (Changement,
le Parti laïc) - 15 (6), Shass (liste sépharade orthodoxe
de Rav Ovadia Yossef) - 11 (17), Meretz (extrême gauche)
- 6 (10), Ihoud Léoumi (Parti de droite d'Avigdor Lieberman)
- 7 (7), Mafdal (Parti National Religieux - 6 (5), Yahadout Hatora
(religieux) - 5 (5), Israël Baaliya (Tcharanski, Parti russophone
de droite) - 2 (4), Am Ehad - 3 (2). Quant aux partis arabes
ils recueillent : Hadash - 3 (3), Balad -3 (1), Raam -2 (3),
soit 8 mandats.
13 partis ont été élus sur 27 qui se sont
présentés. Le Centre, Hérout, Alé
Yarok et bien d'autres n'ont pas franchi le seuil d'éligibilité
qui était d'environ 45 000 voix par mandat. Le taux de
participation était de 62%, un de plus faible que l'Etat
ait connu.
Les plus grands vainqueurs de ces élections sont le Likoud
avec 16 sièges de plus que dans la précédente
Knesset devenant ainsi le plus grand parti dans l'échiquier
politique israélien et, Shinouï avec 9 sièges
de plus que la précédente législative. Les
plus grands perdants sont Shass et Meretz ; Le premier ayant
perdu 6 mandats et le second 4.
Avec environ 30% des sièges, Ariel Sharon doit trouver
une alliance pour constituer un nouveau gouvernement. Il dispose
pour cela 42 jours. Les possibilités qui lui sont offertes
sont, soit un gouvernement d'union nationale élargi, soit
un gouvernement laïc avec Shinouï et Avoda, soit encore
un gouvernement avec les partis religieux et de droite. A ce
jour, la Avoda a refusé de participer à la coalition
sous la conduite de Sharon (elle veut se refaire une santé
en choisissant l'opposition), et le Shinouï a rejeté
toute coalition avec Shass. Yahadouth Hatora et le Parti National
Religieux, en revanche, refusent de se joindre à la coalition
avec Shinouï si Shass n'en fait pas partie. Shinouï,
par contre, exige la participation de la Avoda. On voit que les
jeux de pressions et de chantages ne font que commencer. Selon
un responsable du Shinouï, Sharon leur aurait promis certains
changements en ce qui concerne les sujets de religions et de
société : Il permettra, entres autres, les mariages
civils et non pas uniquement les mariages religieux, le transports
publics le Shabbat comme cela est déjà pratiqué
à Haïfa
Comme Sharon ne veut pas former un
gouvernement de droite pure, ceci lui posera un casse tête
assez difficile.
Les observateurs étrangers n'ont pas manqué de
relever ces problèmes. L'Europe ne semble pas apprécié
la victoire éclatante de Sharon. Les Juifs français
craignent la montée de Shinouï et son programme de
laïciser un peu l'Etat d'Israël. Le journal le Monde
dit que le vote était " une expression de désespoir
" et que Sharon aura du mal à résoudre les
problèmes d'Israël. Le Times accuse les Palestiniens
dans l'effondrement de la gauche et le reproche aussi à
la gauche elle-même. Il semble que l'idéologie de
la gauche n'a plus d'attrait aujourd'hui. La preuve en est la
manière dont ont voté les membres des Kibboutzim.
La majorité a préféré de voter pour
le Likoud et Shinouï ( !).
Pour mesurer l'impact de ces élections, il faudra attendre
la composition définitif du gouvernement et voir s'il
représente réellement la nouvelle distribution
des mandats souhaitée et exprimée démocratiquement
par le peuple. Les Israéliens, peuple mature, ont montré
par ces élections qu'ils rejettent toute extrémisme
de gauche ou de droite. |