La proclamation de l’Etat d’Israël
Texte élaboré et traduit par Yossi COHEN

Écrit à l'occasion de Yom Ha'atsmaout, à l'occason du 52ème anniversaire de l'État d'Israël.

Le 14 mai 1948, à midi, 1873 ans après la défaite de Bar-Kokhva, dernier président d’Israël à l’époque, et la perte de l’indépendance juive, l’Etat d’Israël est proclamé.
Plus tard, le mandat britannique prend fin. A peine huit heures après, au milieu de la nuit, Le Haut-Commissaire anglais quitte le pays. A ce moment, les armées des six pays arabes tentent d’investir le jeune état naissant. L’objectif de ces armées est non seulement de conquérir le pays et d’empêcher la création de l’état, mais aussi d’anéantir la population juive. Les Nations Unis gardant le silence et n’ayant rien fait pour déjouer ce projet.
Qui a donc fait échouer ce plan cruel et malveillant ? D’où est venue cette force qui a repoussé les ennemis plus forts et plus nombreux ? Qui a sauvé l’Etat d’Israël ? Qui a fait ce miracle ?
C’est, sans aucun doute, l’esprit du nouveau peuple juif qui s’était reconstitué dans le pays d’Israël.
C’est l’esprit qui avait animé le peuple juif à chaque danger d’assimilation ou de destruction physique ou spirituelle.
Ce peuple ne s’était jamais résigné au sort d’un peuple brimé et soumis. Il aspirait toujours à une rédemption dans son pays natal.
Soixante quinze ans avant la Création de l’Etat, une ère nouvelle s’était ouverte dans l’Histoire d’Israël. Des milliers des pionniers viennent s’installer dans ce pays aride pour réaliser un rêve ancestral : rétablir la patrie perdue, restaurer un pays pour les Juifs exilés et déracinés. Ces pionniers, investis de courage et d’espoir, défrichent la terre et se préparent à recouvrer la liberté et la souveraineté nationale.

Et voici ce que Itshak Ben Tsvi, deuxième président de l’état d’Israël dit lors de son investiture : Ces paroles restent valables encore aujourd’hui.
« En vérité, nous avons assisté, au cours de cette génération à des événements extraordinaires tels que n’en ont pas vus nos ancêtres depuis la Sortie d’Egypte. Nous avons été témoins de la vaillance de nos frères et sœurs qui n’ont pas hésité un seul instant à s’offrir en sacrifice sur l’autel de leur idéal, de leur peuple et de leur patrie.
Nous avons vu de nos yeux les miracles comparables à ceux de la période des Asmonéens. Sous nos yeux, se réalise la merveille du rassemblement de nos dispersés des quatre coins du monde. Nous sommes témoins aujourd’hui de la réunion de toutes les tribus d’Israël en une seule nation.
Cet événement, qui n’a pas d’exemple dans l’histoire de l’humanité, est devenue une réalité : un vieux peuple, exilé et errant, a retrouvé sa jeunesse, est revenu à la vie dans son pays, et a commencé de tisser le fil de sa vie indépendante qui a été coupé il y a 2000 ans. »
Quand on a demandé à Hayim Weizman, premier Président de l’Etat d’Israël, comment pourra-t-on obtenir le pays d’Israël, il a répondu : Un pays n’est offert sur un plateau d’argent, il exige d’efforts et de sacrifices. Et, le poète N. Alterman écrira plus tard :
Le plateau d’argent sur lequel a été offert l’état, c’est le sacrifice des meilleurs de ses enfants.
Tout n’a pas encore été dit sur ces sacrifices, mais il est certain qu’ils ont été animés par cet esprit formidable qui accompagnent le peuple d’Israël tout le long de son histoire.

L’exemple d’un tel sacrifice est rapporté par un journal israélien. C’est un récit authentique raconté par la mère d’une victime de la Guerre d’indépendance.

Mon fils avait accompagné les convois de ravitaillement à Jérusalem

C’était au mois d’avril 1948. Jérusalem était assiégée. L’ennemi l’avait entouré de toutes parts et coupait la seule voie de ravitaillement qui la reliait à la plaine côtière et à Tel-Aviv. C’était la route de Bab el Wed ou Sha’ar Ha-Gaye, la vallée étroite qui longe les Monts de Judée jusqu’à l’entrée de Jérusalem.
A l’époque nous habitions Tel-Aviv, raconte Ahouva NIR.
Un jour, mon fils aîné est venu me dire : « Maman, je pars à Jérusalem ».
« Pourquoi et comment partirais-tu là-bas ? » Ai-je demandé.
Mon fils a répondu : « Jérusalem est assiégée. Nous partons là-bas pour accompagner les convois de ravitaillement. Nous défendrons les convois contre les attaques ennemies sur la route ! »
J’ai essayé de le persuader de ne pas partir. Il n’avait alors que 17 ans, et je savais quel était le danger sur la route. Mais il est parti. Avant son départ il m’avait dit : « Maman, si je ne pars pas, qui partira ? Si nous n’apportons pas de nourriture à Jérusalem, la ville tombera aux mains de l’ennemi ! »
Mon fils est parti et n’est pas revenu.
Dans ce convoi, sont tombés avec lui quatre de ses amis.
Le convoi avait réussi à passer et est arrivé à Jérusalem. Grâce à eux la ville avait été sauvée de la famine.
Quelques mois après, j’empruntais la même route. Je cherchais l’endroit où mon fils était tombé. Des deux côtés de la route, il y avait des voitures calcinées. Dans l’une d’entre elles, mon fils avait probablement voyagé. Mais dans laquelle, je l’ignorais. J’ai cherché une trace de sa présence et, subitement, j’ai vu sous une des voitures, une petite photo brûlée. Je l’ai ramassée. C’était ma photo